quarta-feira, 26 de junho de 2013

Antillanité, créolité plutôt que négritude


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Il est proche à l’époque des mouvements intellectuels parisiens, notamment des hommes de culture noirs réunis autour de la maison d’édition Présence Africaine. Il y fait la connaissance d’Aimé Césaire, martiniquais comme lui et chantre de la négritude. Suspicieux des identités monolithiques, Glissant ne se reconnaît pas dans cette quête du « retour à des racines irrémédiablement perdues ». Il prendra ses distances par rapport à la négritude et à Césaire pour placer son projet littéraire et culturel sous le signe de l’« antillanité » et la « créolisation ». Des thèses qu’il a développées dans trois essais majeurs que sont L’intention poétique (1969), Le Discours antillais (1981) et Poétique de la Relation (1990).


«(…) L’élément fondamental de ce que j’appelle la poétique de la relation dans le monde actuel, c’est d’abord notre conscience du fait que les cultures et les civilisations sont en contact les uns avec les autres » : c’est en ces termes que Glissant expliquait le « relation », ce concept clé de son univers idéologique. La force de ce concept tient à ce qu’il est à la fois constat et action : constat de l’effondrement des catégories de pensée imposées et secrétées par le système colonial et action conduisant à la détermination de soi dans une totalité dont chaque élément est relativisé.


Retour, en quelque sorte, au relativisme des cultures de Montaigne, dont La Terre, le feu, l’eau et les vents. Une anthologie de la poésie du Tout-Monde (2010), un des derniers ouvrages coordonnés et publiés par Glissant, est sans doute la plus brillante illustration.

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